Nouveaux modèles : où sont les pièces détachées ?
Nombre de courriers en attestent, une 206 CC (entre autres) peut être immobilisée faute de pièces.
Les nouveaux modèles sont victimes de leur succès : délai de livraison allant parfois jusqu’à neuf mois comme pour la 206 CC, pièces détachées indisponibles et pour lesquelles le réseau ne peut annoncer aucun délai, la situation des propriétaires de ces voitures devient vite ubuesque au moindre incident. En témoignent les récents courriers et appels de nos lecteurs. 206 CC, 607 HDi, C5, Golf TDi 150 ch, Espace IV 2.2 dCi, autant de modèles, tous récents, immobilisés des semaines voire des mois en attendant la pièce salvatrice.
Pour respecter la production en flux tendus (les sous-traitants livrent les pièces constitutives des voitures quelques heures avant leur montage, évitant ainsi aux constructeurs – devenus plutôt des assembleurs – de consacrer locaux et investissements à constituer des stocks), toutes les pièces destinées à un nouveau modèle partent en priorité sur les chaînes de montage de véhicules neufs. Et manquent même parfois à ce stade comme ce fut le cas
pour la 307.
Pièces mécaniques indisponibles, éléments de carrosserie pour lesquels aucun délai ne peut être avancé sont monnaie courante, toutes marques confondues. Ainsi, ce chef d’entreprise, dont les commerciaux roulent sans souci majeur en 206, 306 et 406 HDi, mais qui utilise personnellement une Golf TDi 150 ch, s’est retrouvé immobilisé deux mois pour cause d’indisponibilité des injecteurs pompes. Philippe G., un lecteur de Cergy-Pontoise, en région parisienne, cumule les ennuis sur sa Peugeot 607 HDi Pack (témoins d’airbag et de trappe à essence allumés en permanence, calculateur d’injection et feux de croisement ne fonctionnant plus) avec une fois sur deux des délais d’intervention excédant plusieurs journées, faute de pièces. La dernière en date concernant le système de freinage défaillant au niveau de l’amplificateur du système d’assistance d’urgence qui immobilisera sa voiture pendant plusieurs semaines…
Chez Peugeot encore, Nicolas P., propriétaire d’une 206 CC livrée avec six mois de retard sur la date initialement prévue, n’aura profité de sa voiture que quinze jours et 3 306 km, avant que les vérins hydrauliques qui interviennent dans les opérations d’ouverture et de fermeture du toit ne lâchent. Renseignement pris chez le concessionnaire, la réparation devrait prendre deux semaines à partir du moment où les pièces auront été livrées. Celles-ci sont classées “sans délai”, ce qui ne signifie pas qu’elles sont disponibles immédiatement, mais tout le contraire : personne ne peut fournir de date, même approximative, de livraison ! Un scandale !
Autre cas, celui de ce lecteur de la région parisienne, propriétaire d’un Espace IV 2.2 dCi dont le moteur a cassé dès le lendemain de sa livraison (après seulement 153 km) car on n’avait pas mis d’huile dans le carter. Il a attendu plus de deux mois la remise en état de son véhicule, entre autres à cause d’un catalyseur d’oxydation indisponible…
Ce ne sont là que quelques exemples. Malheureusement, presque aucun constructeur n’y échappe. La solution ? Pour l’acheteur, il faudrait pouvoir patienter six mois, voire un an, après la commercialisation d’un nouveau modèle, pour laisser le temps au réseau d’être correctement approvisionné en pièces détachées. Côté constructeur, il faudrait que, dès le début de la commercialisation d’un nouveau modèle, la constitution d’un stock de pièces digne de ce nom soit prévue, aussi bien en mécanique qu’en carrosserie. A défaut, le propriétaire d’une nouveauté continuera d’être pris en otage par le réseau au moindre petit pépin et cela n’est pas tolérable.