Pneus réparés : Peut-on avoir confiance ?
Selon les statistiques des fabricants de pneumatiques, un automobiliste ne crève plus désormais que tous les 140000 km. Mais les clous ne savent pas lire et font volontiers mentir les statistiques. Lorsqu’il s’agit de réparer, plusieurs possibilités se présentent, à commencer par intervenir soi-même à l’aide d’une bombe aérosol.
Bombe anticrevaison: Pour le dépannage
Se présentant sous la forme d’un aérosol contenant du -latex liquide et un gaz propulseur, la bombe anticrevaison permet une réparation simple et facile.
Avantage: une réparation très rapide.
Inconvénient: selon Jean-Louis Vallet, ingénieur marketing produit chez Michelin, sur un pneu réparé à la bombe toute réparation ultérieure par collage d’une rustine sur la face interne de la bande de roulement n’est plus possible, car les résidus de mousse de latex et de produits chimiques empêchent une parfaite adhésion de la rustine. Le pneu est donc bon pour le recyclage!
Indice de confiance: 40 %, certains pneus endurant des milliers de kilomètres sans perte de pression, d’autres pas. Surtout, avec un pneu ainsi traité, on ne sait pas si la structure a souffert. La crevaison peut n’être que partiellement réparée et la mousse de latex peut coincer l’obus de la valve, nuisant à son étanchéité et provoquant l’équivalent d’une crevaison lente.
La mèche extérieure: Sans démontage
Il s’agit dans ce cas d’une mèche en latex enduite de colle que l’on introduit depuis l’extérieur du pneu à l’aide d’un outil spécifique dans la perforation préalablement agrandie avec un alésoir.
Avantage: il est en théorie possible de réparer ainsi le pneu en quelques minutes sans démontage de la roue et le prix de la prestation est moins élevé que celui demandé pour une réparation avec démontage de la roue.
Inconvénient: lors de la phase d’agrandissement du trou, le réparateur n’est pas toujours certain de suivre exactement la même trajectoire que l’objet perforant.
Indice de confiance: 50 %, car la mèche peut passer à côté de la perforation et ne pas obturer une éventuelle micro-fissure. Enfin, comme il n’y a pas eu démontage, on répare un pneu sans examen de la partie intérieure, donc sans savoir s’il a ou non souffert du roulage à plat et si la structure d’acier a été endommagée. Comme un pneu réparé à la bombe, il y a risque de fuite lente avec éclatement. Une solution bien adaptée au dépannage d’une moto, mais indigne d’un vrai professionnel.
La rustine intérieure: La solution la plus sûre
Après démontage et examen du pneu, on agrandit légèrement la perforation, puis on glisse depuis l’intérieur du pneu une pièce de réparation pneumatique (PRP) constituée d’une tige métallique recouverte d’une mèche conique en latex et terminée par un chapeau dans le même matériau, mais dont la face interne est auto-adhésive. Grâce à la tige, on introduit la mèche préalablement enduite de colle dans la carcasse depuis l’intérieur du pneu et on la tire depuis l’extérieur jusqu’à ce que le chapeau, qui fait rustine, colle sur la face interne du pneu. On coupe ensuite la partie qui dépasse.
Avantage: la combinaison d’une mèche et d’une rustine intérieure assure la parfaite étanchéité de la réparation. Il est possible de réparer des crevaisons d’un diamètre allant jusqu’à 6 mm sur la bande de roulement et jusqu’à 3 mm sur le flanc, ce que les autres moyens de réparation ne permettent pas.
Inconvénient: le démontage de la roue et du pneu est indispensable pour réparer.
Indice de confiance: 99 %, car le professionnel peut inspecter l’état du pneu et de sa carcasse lors du démontage, vérifiant ainsi que le pneu est ou non réparable. On évite ainsi les mauvaises surprises. L’utilisation de la PRP assure une parfaite étanchéité et la pérennité de la réparation.